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Pratiquer la faim

Vous vous souvenez de ama, les toxines, et agni, le feu digestif ? On a déjà largement parlé ici de comment le rapport entre ce que nous absorbons et notre capacité à le digérer est la clé de la santé selon l'Ayurvéda, alors aujourd'hui je voudrais vous parler de cet ustensile extraordinaire que nous avons tous dans notre cuisine : la faim ! Quand on a faim tout est bon, quand on a faim tout passe bien et quand on a faim on ne stocke pas. Voilà donc l'ingrédient magique de toute recette, de tout régime et de toute santé : la faim.

J'aime beaucoup cette expression : pratiquer la faim, the practice of hunger. Elle est à la fois une injonction à l'effort et un rappel que nous avons perdu la chose la plus naturelle du monde : nous avons oublié d'avoir faim. Parce qu'on a bu un shake de protéine pour éviter d'avoir faim tout à l'heure, parce qu'on a pris l'apéro à sept heures, parce qu'on a mangé du pop corn au ciné et parce qu'on a pris le très important petit déjeuner.


Pourquoi pratiquer la faim ?

Connaissez-vous le concept d'autophagie ? Sujet du prix nobel de médecine 2016, c'est aussi un grand sujet dans les textes ayurvédiques. Le principe est que lorsque notre corps n'est pas occupé à digérer des aliments absorbés, il se consomme lui-même. Et ce qui est magique ici, c'est que lorsqu'il "s'autophage", notre corps commence par consommer ses déchets accumulés, en d'autres termes les toxines, en termes ayurvédiques ama, c'est à dire ce qui nous rend malade.

Donc non seulement pratiquer la faim nous permet de manger avec appétit, de savourer nos plats et de les digérer proprement mais aussi de se débarrasser de ce qui nous intoxique. Ai-je besoin d'en dire plus ?


Comment pratiquer la faim ?

Autant certains d'entre vous ne comprennent pas bien cette conversation parce qu'ils ont faim tout le temps (les pitta en excès), autant certains d'entre vous se rendent compte qu'il ne savent pas vraiment si ils ont faim ou pas. Alors si vous vous posez la question c'est que non ! La vraie faim est une sensation physique qui se manifeste d'abord dans le ventre puis dans la bouche, accompagnée d'un sentiment d'urgence. Les petites faims, les gargouillement et autres "c'est l'heure" ne sont pas des signes de faim.


  1. Dans le doute abstiens-toi !

  2. Quand on a faim d'une chose et pas d'une autre, "une petite faim", on n'a pas faim.

  3. Posons-nous la question : est-ce que je mangerais bien un bol de riz ?

  4. Quand on n'est pas sûr, on peut boire une tisane (CCF - cumin coriandre fenouil - en été, ou gingembre - cannelle en saison froide) et s'occuper. Si ça passe, c'était une petite faim. Si c'est une vraie faim elle va décupler et on mangera avec encore plus d'appétit.

  5. Se donner du temps. Le jeûne intermittent est une excellente manière de pratiquer la faim: augmenter l'espace entre les repas du soir et du matin, voire ne plus faire que deux repas par jour est une prescription ayurvédique classique.

  6. Jeûner. Si vous ressentez que votre appétit est faible, que vous vous sentez lourd, que votre langue est chargée, alors il est temps de jeûner : mono-diète, bouillon ou sec, voyez avec un praticien ce qui vous conviendra le mieux.


Mais surtout, ne mangez pas lorsque vous n'avez pas faim ! Quand on mange sans appétit, les portes du four sont fermées et on stocke immédiatement. Cela ne signifie pas forcément qu'on grossit mais cela signifie bien qu'on s'intoxique. Observez-vous, rappelez-vous que manger par anticipation est toujours une mauvaise idée et expliquez à votre Mamie que vous préférez prendre un tupperware.


Pratiquez la faim, souriez, aimez, enflammez-vous et rayonnez !


Namastê

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