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Apprendre à vivre : philo + mytho.

Apprendre à vivre, c'est ce que nous proposent la philosophie, les religions, les mythes, les sagesses. Et bien que tout le monde like les citations des sages, plus personne ne les lit. Quand il me semble que ce serait un apaisement pour bien des maux, individuels et collectifs.


Je vous avoue que je suis un peu chiffonée après le dernier quiz sur Instagram en constatant que beaucoup de personnes ne connaissent pas le mythe d'Ulysse - ou plutôt ne le connaissent plus, parce que nous l'avons tous appris à l'école. Ces mêmes personnes - oui j'ai des noms et des aveux - recherchent pourtant la connaissance de soi et la paix intérieure à travers le développement personnel et les expériences mystiques vendues en lots chamaniques. Le premier coupable de ce manque d'intérêt pour la culture est le système scolaire qui nous en a dégoutté. Le second coupable est Mark Zuckerberg, ouai. Mais ne nous laissons pas déresponsabilisés et essayons de comprendre pourquoi c'est important.


En quoi la lecture des sages est utile ?


D'abord pour notre communication. De la même manière qu'un vocabulaire limité limite nos interactions, une culture limitée limite notre communication à des banalités et on se prive de la profondeur de la réflexion conjointe ou de la réflexion mutuelle.


Ensuite pour notre réflexion justement. Se nourrir de la pensée des sages, nous donne de la matière pour notre digestion intellectuelle, elle facilite notre raisonnement plutôt que de l'embrouiller. Le système digestif se déploie à toutes les échelles du corps, ce qui se passe dans le ventre se passe dans la tête. Alors quand vous choisissez de lire Sénèque plutôt que de regarder des âneries défiler, l'effet est le même que quand vous choisissiez de manger un fruit plutôt qu'un chou à la crème : d'abord vous êtes un peu réticent et vous voulez vous jeter sur la pâtisserie, mais en mangeant votre mangue vous vous dites qu'en fait c'est carrément délicieux, et après vous vous sentez fraiche et légère, plutôt que lourde et coupable - n'est-ce pas ?


La philosophie comme thérapie


Toutes, absolument toutes, les personnes que je vois en consultation souffrent de stress ou d'anxiété. Et je suis heureuse de pouvoir les aider bien-sûr, mais je me dis souvent que ce serait quand même plus simple si dès petits on nous transmettait le travail déjà effectué par les sages qui ont vécus avant nous. Comme on le fait pour les mathématiques par exemple !

Vous voyez, avec nos émotions on part de zéro, mais avec les sciences dures on est bien contents que Thalès et Pythagore aient déjà trouvé les solutions non ? Et d'ailleurs pourquoi connait-on de Pythagore son théorème et pas sa très riche et spirituelle philosophie ?


Il existe toute une floppée de contenus d'utilité publique que nous snobons et auxquels nous préférons des exercices hautement ésotériques à conditions qu'ils soient exotiques et instagrammables. On vit dans une époque qui veut tout tout de suite et facilement, et pour le coup on se trompe grandement lorsqu'on croit que la paix intérieure s'atteint par les expériences exotiques, au contraire les traditions orientales visent à détruire l'égo dans un processus qui est généralement long et douloureux. A l'inverse, les stoïciens ou les incompris épicuriens nous donnent des clés simples pour bien vivre, immédiatement. Qui nous a leurré ?


Les mythes pour bien vivre


Les récits traditionnels sont une forme digeste de philosophie, ils sont les amères réflexions mises en douces gélules. De tous temps, les sages ont utilisé le récit pour enseigner la manière d'être juste, la manière de se délivrer de l'erreur, les pièges sur le cheminement, la beauté du courage, l'émerveillement de l'amour... Les mythes sont hautement ésotériques et pourtant parfaitement digestes. Ce que produit Netflix aujourd'hui est tout l'inverse : vulgaire et traumatisant. De quoi vous nourrissez-vous ?

Ce n'est pas une question de culture générale ou de satisfaction de l'esprit, c'est vraiment une question d'apprentissage et de thérapie. Les mythes et les sagesses nous apprennent à bien vivre, par la réflexion ou par le récit, et ils nous apportent la compréhension de l'humain, du sens, du monde. On y adhère ou pas, peu importe, ils ne sont pas d'accord entre eux de toutes façons, mais plus on goute de saveurs mieux on connait l'existence.


Ulysse un héros tenté

Le mythe d'Ulysse nous donne énormément de matière pour réfléchir à nos valeurs et au sens de la vie. On peut le comparer à Achille comme je l'ai fait dans la vidéo pour se poser à nous-même ces questions du but de la vie. Il n'y a pas de bonne réponse mais si on n'y réfléchit pas, nous ne sommes pas des humains mais seulement des êtres errants qui attendent la mort. Viktor E. Frankl disait : "c'est une caractéristique constitutive de l'être humain de se dépasser, de chercher hors de soi quelque chose d'autre que soi."


Pourquoi la mythologie grecque plutôt qu'indienne ?

On n'a pas besoin de choisir si on peut faire les deux, et bien-sûr notre attirance et notre intuition doivent être considérés, mais connaître les mythes de l'Inde sert votre réflexion dans un contexte restreint si vous vivez dans une culture européenne et francophone. En revanche, la connaissance des mythes de la Grèce et des paraboles de la Bible par exemple, facilite les discussions avec un entourage éduqué en Europe, et dans l'islamicat qui partage aussi ces référénces à Platon et aux prophètes, la paix soit sur eux.


J'insiste, on n'a pas besoin de choisir entre deux cultures et surtout il est ridicule d'y voir des oppositions alors que les hommes se sont nourris de tous temps de leurs échanges pour co-créer la multitude des points de vue. Mais justement, j'ai l'impression qu'on se perd, on n'oublie de se nourrir les uns les autres, on oublie de se nourrir nous-mêmes et on devient des pauvres canards gavés de graisse pour qu'ils mangent nos foies en fin d'année.



La Paix


La géniale série d'arte : Les grands mythes

La philosophie indienne avec moi : Samkhya

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