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Digérer ses traumas

On n'a pas dit les avaler et les garder pour soi, mais oui les digérer, c'est-à-dire les transformer en ce qui nous construit et éliminer ce qui ne nous est pas utile.


On considère en ayurvéda que tout ce qui nous pénètre, par nos cinq sens, doit être digéré. Que ce soit une pomme, une parole, une image, un ongle sur une ardoise ou une odeur. La bouche, les oreilles, le nez, la peau et les yeux sont les portes entre l'extérieur et notre intérieur ; tout ce qui passe ces porte est transformé : une pomme réduite en particules qui vont circuler pour nourrir nos tissus corporels, un son est transformé en information plus ou moins agréable, une odeur devient le signal de quelque chose, une caresse est transformée en sentiment, un assemblage de couleurs et reliefs devient une image qui a du sens. Ces transformations d'une perception sensorielle en information plus ou moins agréable s'opère par une digestion mentale qui procède par étape, en utilisant la mémoire et le discernement. Tout ce qui se passe dans la digestion d'une pomme se duplique dans la digestion d'une sensation, d'une information, d'un évènement.


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J'explique tout cela en détail dans les cours de nutrition, de digestion et aussi de psychologie ayurvédique. Mais en gros, il faut savoir que le processus de digestion est une cuisson et un sélection : une fois cuits par les acides/enzymes, les aliments/informations sont triés pour conserver les éléments utiles à la constante reconstruction du corps et pour éliminer ce qui est inutiles, voire toxique. Lorsque le processus de digestion est déséquilibré - soit parce que l'ingestion est inappropriée, soit parce que la capacité digestive est faible, soit les deux - alors une partie de l'ingestion, qu'elle soit un aliment ou un évènement, n'est pas transformée et elle reste "crue" dans notre système corporel et/ou mental. Cette partie non digérée qui stagne en nous sans être transformée ou éliminée, c'est ce qu'on appelle un déchet pathogène (âma), c'est littéralement ce qui nous rend malade. Une chose qu'on n'est pas arrivé à transformer ou à éliminer.


Alors quand il s'agit d'une chose qu'on a vécue - qu'on a vue, entendue, subie - si elle est trop difficile à digérer pour notre capacité de transformation et d'éliminer, alors elle stagne. C'est différent d'un souvenir, qui est ce qui construit notre mémoire et nos habitudes ; c'est quelque chose qui encombre notre mémoire. De la même manière qu'un aliment non-digéré nous pèse sur l'estomac ou nous constipe ou nous fait avoir des boutons puis des inflammations, un évènement non-digéré génère des symptômes d'inflammation mentale. Un premier degré du trauma, est de continuer à vivre avec l'impression que l'évènement est toujours présent ; un degré plus profond est de provoquer des réactions inattendues et irrégulières comme le sont les arthrites pour le corps par exemple : un truc qui te fait souffrir n'importe quand et qui n'a pas de lien évident avec la pomme non-digérée.


Bien-sûr, comme chaque personne et chaque déséquilibre a ses propres spécificités, les thérapies seront différentes et adaptées, mais si on peut en dire des généralités pour donner une piste de refléxion à celui qui la recherche, alors nous dirions que ces déchets pathogènes mentaux peuvent être éliminés de la même manière que les déchets physiques : par la détox et par le jeûne - selon les degrés d'intoxication. Pour une détox alimentaire, on va réduire et simplifier les apports en même temps qu'on stimule la capacité à digérer ; pour un jeûne, on va laisser beaucoup plus de temps libre à notre système digestif pour activer l'autophagie - notre capacité d'auto-nettoyage (lire cet article pour développer l'autophagie si besoin). Pour le mental, on va procéder de la même façon : une détox ou un jeune, en réduisant les informations sensorielles.


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Réduire les informations sensorielles, c'est choisir volontairement d'entendre moins de choses, de voir moins de choses, de sentir moins, de goûter moins, etc. Cela peut-être dans un temps court et efficace comme la concentration ou la méditation, cela peut être dans un temps long comme une retraite de silence. Une détox mentale, du point de vue de l'ayurvéda, passe par le silence. Mais l'isolement doit être temporaire et nécessairement accompagné d'une stimulation de la capacité digestive - comme on le fait pour le corps. Et donc ici, ce qui vient accompagner la réduction des sensations perçues, c'est la connaissance. Mais pas la connaissance comme une accumulation de savoirs, non ; la connaissance au sens de la sagesse, celle qui est acquise par l'étude du soi, par les contes initiatiques, par la philosophie, par les mythes, etc.


Si vous avez besoin de continuer cette exploration, j'ai trois options en vidéos pour vous :



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